17 novembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Trop souvent négligé, le sujet de l’éducation financière est pourtant structurant pour la place des femmes dans la société et peut agir comme un vecteur d’égalité. Maya Atig, directrice de la Fédération bancaire française (FBF), rappelle à quel point il est important d’agir dès le plus jeune âge.
A l’école, jusque dans les années 1980, ce sujet était traité sous l’angle de l’éducation ménagère. Aujourd’hui, le programme EDUCFIN*, sous l’égide de la Banque de France, est proposé sur la base du volontariat des professeurs. Il s’adresse aux élèves de 4e et des lycées professionnels. Il est axé sur les risques du surendettement, le budget, le compte, les paiements, l’épargne, les arnaques…. Et ce d’autant plus que les stages prennent une place croissante dans les cursus ; les jeunes touchent donc une rémunération. Avec la FBF, nous avons créé un jeu de plateau qui s’adresse aux enfants de CM1 et CM2, sur la base du volontariat également. Il repose sur une coanimation enseignant-banquier. Intitulé « J’invite un(e) banquier(e) dans ma classe », il met les enfants en situation de gestion d’un budget pendant une sortie scolaire. Une occasion de réfléchir à des questions telles que « faut-il acheter un objet dont on n’a pas besoin mais qui est en réduction ? ». Il est indispensable de pousser les enfants et les jeunes à réfléchir aux questions d’argent.
En effet, l’argent ne doit pas être un sujet tabou, d’autant plus si la famille rencontre des difficultés financières. C’est anxiogène, or la peur bloque l’apprentissage. Mieux vaut inciter à la réflexion, expliquer les décisions prises, et admettre aussi qu’il existe des sensibilités différentes face à la gestion financière. Au sein d’une fratrie, les comportements sont souvent différents !
Les enfants ont aussi des choses à apporter à leurs parents, comme le fait de regarder si les prix sont exprimés en kilos ou non, comme ils l’apprennent en CM1. Ils peuvent aussi alerter sur les fraudes et les arnaques.
Malheureusement oui, comme le montre le baromètre que nous avons réalisé1. Les petites filles entre 8 et 14 ans touchent 12 % d’argent de poche de moins que les garçons du même âge. Les achats réalisés diffèrent également. Si tous dépensent autant en bonbons, jouets et livres, les filles vont ensuite acheter des vêtements, du maquillage et des chaussures, tandis que les garçons préfèrent les jeux vidéo.
De plus, une fois adultes, les femmes ont moins confiance dans leurs connaissances financières et investissent peu sur les marchés. Or, sur le long terme, les actifs financiers demeurent le moyen le plus efficace de faire croître un patrimoine. Sans oublier que les femmes dépensent plus pour le foyer et ont moins d’argent à investir que les hommes.
En inculquant dès le plus jeune âge, au cœur de la fratrie, à l’école, dans la société, un traitement équitable et égalitaire entre garçons et filles et en abordant les questions d’argent sans tabou, nous pouvons changer ces biais culturels. L’opération « J’invite un(e) banquier(e) dans ma classe » a ainsi formé 17 000 enfants cette année et plus 112 000 depuis son lancement en 2015.
Ensuite, il ne faut pas oublier que l’éducation financière peut se faire à tout âge de la vie, comme nous le faisons sur le site Les clés de la banque. Chaque étape de l’existence donne lieu à des situations différentes, les besoins ne sont pas les mêmes lorsque l’on est étudiant que lorsque l’on part à la retraite et peut être l’occasion de rééquilibrer une situation qui serait inégalitaire pour les femmes. Mais la meilleure des solutions reste de s’y intéresser le plus tôt possible !
• Notre série d’articles sur les femmes et le patrimoine
• Les ressources pédagogiques de la FNCE
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(1)Enquête réalisée pour la FBF par Harris Interactive en ligne du 19 au 29 février 2024 auprès d’un échantillon de 1 004 enfants âgés de 8 à 14 ans et représentatifs de cette population.