12 septembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Pour obtenir des revenus réguliers, il existe une solution clés en main, celle de transformer un capital financier en… rente viagère. Avec l’allongement de la durée de la vie, cette solution présente de nombreux avantages. Décryptage et conseils.
La rente viagère n’a pas bonne presse. Le contexte actuel pourrait lui donner un nouvel essor. « Avec l’allongement de la durée de la vie, avec une baisse inéluctable du niveau des retraites, le recours à la rente viagère prend aujourd’hui tout son sens, analyse Jérôme Coulaud, Directeur de la Gestion Privée à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes. Cette solution financière répond avec efficacité à un besoin de revenus complémentaires pour la retraite et doit être étudiée avec sérieux, seule ou couplée à d’autres investissements. »
La rente viagère présente trois atouts clés. Le premier, c’est un revenu pérenne. A mettre en balance par exemple avec un investissement immobilier et son risque de non-location ou avec l’assurance-vie dont le capital peut s’épuiser à force d’y faire des retraits. La rente viagère est, elle, versée à vie. Second atout : le montant de revenu est garanti. Mieux, il ne peut qu’augmenter selon la revalorisation accordée par l’assureur qui la gère. Enfin, l’absence de soucis de gestion inhérente à la rente en fait le produit idoine pour vos vieux jours. C’est en effet plus simple que gérer soi-même un bien immobilier, ou un capital, notamment au grand âge, quand la gestion d’un patrimoine devient compliquée sinon impossible. Revers de la médaille, en optant pour la rente, vous tirez un trait définitif sur la disponibilité et la transmission de ce capital à votre décès.
Plusieurs ingrédients déterminent le taux de conversion du capital en rente viagère : votre âge, les options retenues, les frais pris par l’assureur et une éventuelle revalorisation par anticipation de la rente, appelée taux technique. Les taux de conversion sont croissants avec l’âge. Logique, plus vous êtes âgé, moins vous êtes censé vivre longtemps. Il est cependant important de savoir que les assureurs sont tenus d’utiliser les tables de mortalité produites par l’INSEE. Celles-ci ne correspondent pas à l’espérance de vie connue des Français qui est l’espérance de vie moyenne à la naissance. Enfin, les options retenues (voir ci-après) viendront impacter le montant calculé.
Âge au moment de la conversion du capital en rente | Rente viagère simple | Rente viagère avec réversion (( Réversion à hauteur de 60 % de la rente, sur une personne du même âge. Si le rentier décède, 60 % du montant de la rente sera reversé à un bénéficiaire jusqu’à la mort de ce dernier. )) | Rente viagère avec annuités garanties (( Hypothèse de 15 années d’annuités garanties. )) |
60 ans | 4300 € | 3 850 € | 4 200 € |
65 ans | 4 950 € | 4 350 € | 4 800 € |
70 ans | 6 000 € | 5 100 € | 5 500 € |
75 ans | 7 450 € | 6 200 € | 6 200 € |
80 ans | 9 900 € | 7 900 € | 6 800 € |
85 ans | 13 800 € | 10 650 € | 7 100 € |
L’offre de rente viagère s’est étoffée par le jeu d’options afin de s’ajuster aux attentes exprimées par les clients. La première s’appelle la réversion. Au décès du rentier, la rente est « reversée » en totalité ou partiellement (par exemple, à hauteur de 60 %) à une personne désignée. Utile, bien sûr, pour protéger le conjoint ou la personne avec qui l’on vit en cas de décès, mais aussi un enfant handicapé par exemple. Autre option possible proposée par la Caisse d’Epargne : les annuités garanties. « Avec elles, le rentier est sûr que la rente sera octroyée pendant 10 ou 15 ans minimum, explique Annick Zordan, Ingénieure Patrimoniale à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes. S’il décède avant, l’assureur poursuit le versement à un bénéficiaire désigné. Pour faire un choix éclairé, il faut s’appuyer sur des simulations chiffrées établies par votre conseiller financier. »
La fiscalité applicable à la rente varie selon l’origine du capital. S’il est issu d’un Plan d’épargne en actions (PEA) ou d’un Plan d’épargne populaire (PEP) de plus de 8 ans, la rente sera non imposable, sauf pour une fraction de son montant soumise aux prélèvements sociaux (taux de 15,50%). Ce sont des solutions à privilégier. Pour les autres cas, la rente sera imposable pour une partie de son montant, un taux fixé selon l’âge du client au moment de la transformation du capital en rente (voir tableau ci-après).
Age du rentier au jour du 1er versement de la rente |
Fraction de la rente imposable |
Moins de 50 ans | 70 % |
De 50 à 59 ans | 50 % |
De 60 à 69 ans | 40 % |
70 ans ou plus | 30 % |
Exemple : vous touchez votre première rente à 64 ans. Alors, 40% de son montant seront soumis à l’impôt sur le revenu. Ce taux ne variera pas dans le temps, même quand vous aurez plus de 70 ans. 40% du montant de la rente seront aussi soumis aux prélèvements sociaux au taux en vigueur (15,50% en 2017).
Tout investissement sur les marchés financiers présente un risque de perte en capital.
Rédaction achevée au 28/04/2017, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires