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Investissements PME : un placement gagnant / gagnant ?

Les mesures du projet de loi de finances pour 2018 semblent très favorables à l’investissement dans les PME, avec notamment la création d’une taxe forfaitaire de 30 % sur les dividendes, la suppression de l’ISF et l’instauration d’une imposition concernant uniquement les investissements immobiliers. Alain Tourdjman, Directeur des Etudes économiques et de la Prospective - Groupe BPCE, nous explique ce que l’on peut en attendre.

En quoi les mesures fiscales du projet de loi de finances peuvent-elles dynamiser l’investissement dans les PME ?
Le fait de réduire la fiscalité sur ces investissements va simplifier les choses et peut remettre dans le jeu des produits quasiment exclus du patrimoine des ménages. Et cela pour deux raisons.
En raison des taux d’intérêt très bas, le rendement réel de ces placements après inflation est très faible, voire même négatif quand on lui applique une fiscalité de l’épargne calée sur des rendements d’il y a 10 ou 15 ans. Réduire la fiscalité de ces investissements permettrait de ne pas faire peser l’impact d’une fiscalité lourde sur le rendement de ces placements.

Ces mesures seront-elles suffisantes pour inciter les épargnants à investir sur les actions, donc sur des produits à risque ?
Cela peut relancer l’intérêt des ménages pour les placements alternatifs plus risqués, en ouvrant un peu l’éventail des possibilités. Mais il faudra voir le comportement des marchés. S’ils font preuve de trop de volatilité, l’épargne pourrait rester dans le même univers de placements sécurisés, comme l’assurance vie.

Sur quel type de produits financiers peut-on s’appuyer pour renforcer l’intérêt des épargnants ?
On peut orienter les épargnants vers des fonds gérés par des spécialistes, notamment sectoriels (nouvelles technologies…), plutôt que d’investir sur une seule entreprise, ce qui est plus risqué. Mais sur quels supports ? Les FIP et FCPI vont perdre de leur intérêt, dès lors que la réduction fiscale ISF va disparaître et que seule la réduction d’impôt sur le revenu sera maintenue. Quant au PEA, il a perdu les faveurs du public en raison du contexte de taux historiquement bas. On est passé de 7 millions de PEA fin 2007 à 3,99 millions en 2017, alors que le PEA-PME plafonne autour de 62 000 plans ouverts1. Il faut donc renforcer son attractivité. En imaginant par exemple que ce support ne soit plus soumis aux prélèvements sociaux, ou en le faisant bénéficier d’autres avantages fiscaux2.

Les entreprises peuvent-elles aussi jouer un rôle pour inciter les épargnants à financer leur développement ?
En France, on a trop souvent méprisé l’actionnariat individuel. Là encore, il y a une asymétrie entre les actionnaires individuels et institutionnels. Les entreprises sortent d’une longue période pendant laquelle elles ont privilégié la consolidation financière et le désendettement, au détriment de l’investissement et de la croissance, pour faire face à un environnement économique difficile. Or, avec la reprise de la croissance, les PME ont besoin de fonds propres, en particulier les start-up de la nouvelle économie qui ne se financent pas à crédit. Elles doivent donc envoyer un signal fort aux actionnaires individuels pour leur montrer que leurs intérêts sont vraiment pris en compte et que, le moment venu, ils bénéficieront eux aussi de la réussite de l’entreprise.

(1) Source : Banque de France.[↩]

(2) Le Gouvernement a annoncé qu’il réfléchissait au renforcement du dispositif ISF-PME. Ces évolutions pourraient intervenir dès 2018 et au plus tard en 2019.[↩]

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