24 septembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Contrairement aux idées reçues, le Plan d’épargne retraite (PER) est un placement intéressant pour les 18-25 ans. Explications et conseils avec Carine Bassiny, ingénieure patrimoniale gestion privée à la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes.
Le PER individuel séduit les Français. Quatre ans après son lancement, plus de 3 millions d’entre eux détiennent ce produit financier dédié à la constitution d’un capital pour sa retraite1. Rappelons son mécanisme : vous épargnez pendant votre vie active pour récupérer votre épargne une fois à la retraite sous forme de rente viagère, et/ou d’un capital versé en une ou plusieurs fois. Mais, le saviez-vous ? L’ouverture d’un PER est possible pour les jeunes majeurs étudiants, en début d’activité ou en recherche d’emploi2. « C’est un choix pertinent pour plusieurs raisons, commente Carine Bassiny. Avant tout parce que le PER est aujourd’hui l’outil phare pour se préparer un complément de retraite avec une gestion financière par horizon, adaptée au temps long. Plus on est loin de la retraite, plus la gestion se veut dynamique avec des investissements sur les marchés actions potentiellement plus performants dans la durée. Et plus on commence à mettre de côté tôt, moins l’effort d’épargne est important3. » Illustration : pour obtenir un capital de 75 000 € à 65 ans, avec une hypothèse de rendement net de 4 % par an, il faut verser seulement 51 € par mois en commençant à 20 ans. Contre 83 € en démarrant à 30 ans, 148 € à 40 ans et 308 € à 50 ans.
Entre 18 et 25 ans, la capacité d’épargne n’étant pas forcément importante, c’est la famille – parents et grands-parents – qui peut aider à la constitution du pécule retraite dans le respect du cadre légal. « Avec son blocage des fonds durant la phase de constitution du capital, le PER rassure les parents et grands-parents qui savent que l’épargne sera utilisée pour des motifs précis de sortie anticipée avant la retraite, prévus par la règlementation », explique Carine Bassiny. Lesquels ? Les accidents de la vie (invalidité, décès d’un proche), les situations financières difficiles (fin des droits au chômage, liquidation judiciaire de la société) mais aussi l’acquisition de sa résidence principale. Encadré, le blocage de l’épargne propre au PER assure la tranquillité de la famille du jeune majeur.
En pratique, il revient au jeune majeur de souscrire lui-même son PER. « Il faut que les fonds versés lui appartiennent, provenant de son propre compte bancaire », précise Carine Bassiny. Le PER est un placement souple, sans obligation de versements. Une épargne programmée, par exemple mensuelle, peut être mise en place, idéale pour lisser son investissement sur les marchés financiers. Attention, il existe un risque de perte en capital, sauf pour l’argent placé sur le fonds en euros garanti. Bien sûr, parents et grands-parents peuvent faire des dons au jeune, qui pourront alors être investis dans son PER. Rappelons en effet que tout parent ou grand-parent peut réaliser un don familial de 31 865 €, exonéré d’imposition auquel peut s’ajouter, toujours en exonération, un don du même montant si le donateur a moins de 80 ans. Ces dons peuvent être renouvelés tous les 15 ans. Attention, « il ne faudra pas tout placer sur le PER, mais répartir l’argent donné entre un PER, un PEL, qui a retrouvé de l’attractivité et sera utile pour une acquisition immobilière future, un PEA et enfin une assurance vie, qui est une enveloppe liquide très utile tout au long de la vie, conseille Carine Bassiny. Ces outils sont complémentaires et non concurrents4. »
Le régime fiscal du PER est également un élément attractif justifiant de l’opportunité d’ouvrir un PER. Pour rappel, le titulaire du PER peut déduire de son revenu imposable les versements effectués, dans le respect de certains plafonds. Pour le jeune majeur qui ne dispose d’aucun revenu, le PER ne permet pas d’avantage en tant que tel. En revanche, tant qu’il reste rattaché au foyer fiscal de ses parents, ces derniers profitent d’une déduction fiscale supplémentaire égale à 10 % du PASS de l’année précédente (4 114 € pour un PER alimenté en 2023). « Cela permet aux parents de réduire plus encore leur base imposable, souligne Carine Bassiny. Plus la tranche d’imposition marginale du foyer est élevée et plus l’avantage fiscal le sera. » Attention, la contrepartie de cet avantage à l’entrée est une imposition du capital à la sortie du PER, au nom du titulaire, sauf si les fonds sont retirés suite à un accident de la vie.
Rédaction achevée au 31/10/2023 sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.
Communication à caractère promotionnel.
(1) Selon les données du ministère de l’Économie et des Finances et de France Assureurs, arrêtées à fin août 2023.
(2) L’ouverture d’un PER pour un mineur ne sera plus permise à partir de 2024, si le projet de loi de finances pour 2024 est adopté en l’état par le Parlement.