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Futur(s) du patrimoine : à quoi ressemblera le patrimoine dans 200 ans ?

A l’occasion de son Bicentenaire, la Caisse d’Epargne se projette dans le futur et se livre à un exercice de prospective en partenariat avec Usbek & Rica, le média qui invente le futur. A travers ce dossier digital, ce sont tous les futurs possibles du patrimoine qui sont explorés, pour imaginer à quoi ressemblera notre patrimoine dans 200 ans. Découvrez dans ce tour d’horizon notre regard d’économiste et de banquier sur les révolutions majeures de notre société.

Patrimoine, mais de quoi parle-t-on au juste ?

Selon les mots de l’historien François Jost, le patrimoine “oscille entre l’être et l’avoir”. S’interroger sur ce qu’est le patrimoine amène en effet à le situer à la croisée de plusieurs dimensions : entre passé et futur (patrimoine dont on hérite ou patrimoine constitué en vue d’une retraite à venir) ; entre matériel et immatériel (bien immobilier, objet physique, valeur financière, mais aussi somme de nos compétences et creuset de nos souvenirs) ; entre individuel et collectif (capitalisation et épargne personnelle ou patrimoine historique fondateur d’une culture).

Aujourd’hui, cet objet protéiforme se retrouve confronté à deux révolutions majeures : celle du numérique, qui bouscule la création, la circulation et la nature même des actifs susceptibles de constituer le patrimoine ; et celle du réchauffement climatique, dont l’onde de choc va jusqu’à renouveler l’échelle de valeurs attribuée aux ressources. Analyser ces métamorphoses nous permet d’anticiper les enjeux déterminants qui guideront les stratégies patrimoniales que nous vous proposerons demain.

Le patrimoine numérisé

Qui dit numérisation du monde dit dématérialisation des avoirs : aujourd’hui déjà, photos, souvenirs, musique, se stockent et se partagent en ligne, sans compter le patrimoine financier qui n’existe plus que sous forme de flux numérique ; demain, sera-ce au tour de la monnaie, des données de santé et de l’ensemble de notre mémoire ? Sans aller jusque-là, la digitalisation de l’art, ou encore l’essor des cryptomonnaies, constituent d’ores et déjà des phénomènes de la transformation numérique du patrimoine.

La digitalisation des biens culturels concerne autant leurs modes de circulation (quoi de plus facile que de partager une photo sur les réseaux sociaux ?) et de transmission (vouloir léguer sa collection de standards du jazz minutieusement constituée à l’heure des abonnements Deezer et Spotify a-t-il encore du sens ?), que de création de valeur : la notion d’originalité et d’authenticité passe au second plan en matière d’art numérique, conférant dès lors au travail humain non reproductible par des machines une valeur nouvelle.

L’essor des cryptomonnaies comme le Bitcoin – avec toutes les précautions à prendre quant à leur avenir –, signe quant à lui la numérisation croissante des actifs financiers, et annonce d’importants bouleversements à prévoir en matière de stratégie de diversification de son portefeuille…

Le patrimoine, d’objet à sujet ?

L’objet patrimonial du futur sera-t-il… le sujet ? La question semble légitime, tant nos personnes deviennent dès aujourd’hui de véritables actifs.

Revue de signes avant-coureurs de cette valorisation (financière) croissante de l’individu :

  • D’ores et déjà le « patrimoine humain », somme de nos compétences, savoir-faire, capacités relationnelles et d’adaptation est le principal « actif » de chaque individu, actif qui fait l’objet d’un investissement intense dans l’éducation (qui tourne souvent à l’obsession parentale) et qui est ensuite valorisé dans la vie sociale ;
  • L’automatisation et l’intelligence artificielle d’une part, l’accélération du changement d’autre part, modifient la valeur de ce patrimoine humain : la capacité à évoluer, à apprendre, avec la formation tout au long de la vie mais aussi la créativité, l’originalité, la maîtrise de compétences échappant aux algorithmes et aux machines devraient prendre le pas sur les savoir-faire facilement reproductibles, même s’ils sont associés à des facultés intellectuelles ;
  • A l’heure du big data, les données issues de nos comportements en ligne constituent une véritable mine d’or pour les entreprises qui les agrègent et les analysent en vue de nous proposer des publicités toujours plus personnalisées ; pourra-t-on demain se les réapproprier, les capitaliser, les échanger ou les louer ?
  • Corollaire de cette attention portée à nos “traces” numériques, l’e-réputation d’un individu devient stratégique dans des domaines de plus en plus importants : elle signe tant notre “savoir-être” que l’étendue et la qualité de notre réseau pour notre futur employeur ; en matière de santé, elle est un indicateur précieux de notre hygiène de vie réelle pour notre assureur…

L’environnement, patrimoine de l’humanité ?

Enjeu central des années à venir, le défi de la transition énergétique et environnementale impacte les logiques patrimoniales à différents niveaux. Pour commencer, le changement climatique va nécessairement rebattre les cartes des actifs physiques. Ainsi, la mise en œuvre des objectifs de la COP21 suppose que la majorité des mines de charbon, mais aussi une bonne partie des gisements de pétrole demeurent inexploités à jamais. A l’opposé, les écosystèmes naturels, tels que les bocages ou les forêts primaires, ou encore certaines espèces animales menacées, pourraient se valoriser à la faveur d’un double mouvement.

La préoccupation pour leur rareté grandissante avec la généralisation des politiques de préservation pourrait aller de pair avec une utilisation plus pertinente des services écologiques (qualité de l’eau et de l’air par exemple) fournis par ces écosystèmes, services qui pourraient être valorisés financièrement pour la collectivité et être associés à des placements.

Selon Alain Tourdjman (directeur des Etudes, veille et prospective groupe BPCE), ce bouleversement patrimonial devrait aussi affecter l’immobilier dont la valeur ne tiendrait plus seulement à sa localisation, mais dépendrait aussi de ses coûts d’usage, notamment sa consommation énergétique. Enfin, l’objectivation – et la financiarisation – de l’impact environnemental s’observe tant sur la Bourse que dans l’entreprise, avec la prise en compte croissante des critères environnementaux (mais aussi sociétaux et humains) dans l’évaluation de la performance et des risques encourus.

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