5 juillet 2024
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Inhérent aux actions, le risque est le corollaire nécessaire pour espérer profiter des performances potentielles, historiquement plus élevées, de ces actifs. Reste à le comprendre et à le doser.
Traditionnellement prudents, les investisseurs français ont vu dans les turbulences boursières des dernières années des raisons supplémentaires pour se réfugier dans les produits sans risque. Un sondage réalisé par OpinionWay révèle en effet que 61 % des Français donnent à la sécurité la priorité pour leurs placements, loin devant la perspective de performances élevées (11 %). Pourtant, les investisseurs actifs considèrent prioritairement les avantages fiscaux (36 %) et la recherche de performance (25 %) .
Ce comportement fait écho à une réalité incontournable : risque et performances élevées vont inévitablement de pair. « On ne peut espérer de gains importants sans prise de risque, rappelle Emmanuel Bourdeix, Codirecteur des gestions et responsable de Seeyond chez Natixis Asset Management. Les investisseurs actifs ont pu en faire l’expérience : après deux années de baisse consécutives, l’indice CAC 40 a progressé de près de 40 % entre début 2012 et fin 2013. »
La contrepartie que l’investisseur peut espérer du risque pris, c’est-à-dire le surcroît de rendement par rapport à un placement sans risque, est appelée « prime de risque ». Or, une hiérarchie s’établit statistiquement : les actions sont les actifs financiers les plus rentables sur longue période (voir graphique ci-dessous). « En Europe, la prime de risque des actions par rapport aux obligations d’Etat représente aujourd’hui 5 à 6 % », indique Emmanuel Bourdeix. Cette prime n’est toutefois pas constante : elle peut varier de façon excessive dans des circonstances exceptionnelles − dans un sens comme dans l’autre −, et les périodes récentes ont montré qu’il est utile de se protéger contre les contreperformances à court terme.
Le pessimisme et la prudence accrue induits par la crise des dernières années ont détourné les épargnants des actions, faisant augmenter leurs primes de risque. Le risque est généralement bien rémunéré aujourd’hui et de nombreuses opportunités se présentent. « Par exemple, les actions européennes restent toujours largement décotées par rapport aux actions américaines et devraient pouvoir bénéficier d’un potentiel de valorisation important », estime Emmanuel Bourdeix. Malgré les épisodes défavorables de la dernière décennie, la hiérarchie entre les différents types d’actifs demeure, inchangée sur le critère du couple rendement/risque, plaçant les actions devant l’immobilier et les produits de taux. Et les perspectives continuent d’évoluer sensiblement au profit des actions : non seulement les banques centrales ont annoncé leur intention de maintenir durablement des taux bas, mais les cours de l’immobilier se tassent. L’intérêt relatif des actions s’en trouve rehaussé pour les années à venir. D’autant que les écarts peuvent encore se creuser…
Rédaction achevée au 01/12/2013, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.