5 juillet 2024
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Qu’on en parle en bien ou en mal, pour leurs hausses spectaculaires ou pour leurs krachs brutaux, les cryptomonnaies sont au cœur de l’actualité depuis quelques années. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Comment fonctionnent-elles ? Quels sont les avantages et les risques liés à ces crypto-actifs ? Quelles différences entre cryptomonnaies et monnaies traditionnelles ? Retour sur les caractéristiques et les particularités des monnaies virtuelles.
C’est une monnaie virtuelle, sans support physique (sans pièces et sans billets), pour laquelle les moyens de paiement traditionnels (chèque, carte bancaire) ne sont pas possibles. Une cryptomonnaie est basée sur la technologie blockchain ou « chaîne de blocs » qui permet de vérifier, sécuriser et enregistrer toutes les transactions dans un domaine public. Les cryptomonnaies ne sont pas régulées par une banque centrale ou une quelconque institution. Dans leur immense majorité, elles ne sont pas indexées sur le cours de l’or ou sur celui d’une devise d’un pays (comme l’euro ou le dollar).
La première cryptomonnaie, créée en 2008, est le Bitcoin, qui est aussi la première des cryptomonnaies en termes de capitalisation, mais de très nombreuses monnaies virtuelles ont depuis vu le jour. On en compte à ce jour plus de 5 500. Parmi les alternatives qui rencontrent un franc succès auprès des investisseurs, on peut notamment citer Ethereum, Ripple, ou encore Tether, Cardano ou DogeCoin.
Une monnaie virtuelle, comme n’importe quelle monnaie, permet d’acheter des biens et des services. Cependant, les commerçants acceptant ce type de paiement sont plutôt limités. Toutefois, Paypal par exemple a annoncé son intention de permettre aux clients d’acheter, de vendre et de conserver des Bitcoins et d’autres actifs numériques, en utilisant les comptes de portefeuilles en ligne de la société. Ce type d’initiatives pourrait bien participer à démocratiser l’usage des cryptomonnaies comme moyens de paiement. Notez toutefois que cet usage concerne un petit nombre seulement de cryptomonnaies. En effet, rares sont celles qui permettent d’acquérir un produit ou de profiter d’un service.
En effet, leur principal usage reste à ce jour spéculatif : l’investissement dans un actif financier, extrêmement risqué mais aussi potentiellement très rémunérateur. L’immense majorité des investisseurs qui se risquent sur le marché des cryptomonnaies le font avec l’espoir d’empocher une importante plus-value.
Pour investir en cryptomonnaie, le particulier peut acheter des jetons de la cryptodevise de son choix en convertissant une devise traditionnelle. Mais il est aussi possible de se positionner via des produits dérivés1. Le choix est bien plus large avec l’investissement en direct dans les cryptomonnaies, mais les produits dérivés permettent d’échapper au risque que représente la détention de cryptomonnaies en termes de piratage et de vol de jetons.
Les cryptomonnaies ont à leurs débuts rencontré un franc succès auprès d’une petite communauté de geeks anti-système séduits par le caractère décentralisé de ces actifs. Elles furent aussi des actifs de choix pour toutes les transactions illégales. Mais les temps ont changé et désormais le marché est scindé entre les investisseurs particuliers d’une part et les investisseurs institutionnels d’autre part.
Les fonds spéculatifs et grandes banques d’affaires ont en effet investi le marché assez rapidement. JP Morgan a même créé sa propre cryptomonnaie et Goldman Sachs pourrait bien lui emboîter le pas.
Les particuliers ne sont pas en reste et nombreux sont ceux qui investissent de petites sommes ou bien qui « minent »2 les cryptomonnaies et mettent au service d’une monnaie virtuelle la puissance de calcul de leur ordinateur pour, en échange, obtenir des jetons de la monnaie concernée.
La volatilité des cryptomonnaies est très élevée. Récemment, lors du crypto-krach du 19 mai 2021, les cryptomonnaies ont perdu 40 % de leur valeur avant de remonter et limiter leurs pertes le même jour à 20 %. Il faut dire que leur potentiel de rendement n’a d’égale que leur volatilité3. La raison majeure de cette caractéristique se trouve dans la faible pénétration des cryptomonnaies dans l’économie réelle. Elles restent donc des actifs hautement spéculatifs sur lesquels les investisseurs se positionnent avant tout dans le but de réaliser une plus-value rapide.
Depuis le 1er janvier 2019, les cryptomonnaies sont imposables au titre des actifs numériques, dont la plus-value globale est soumise à la « flat tax » ou prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu, 17,2 % de prélèvements sociaux). Doivent donc être déclarés aux impôts les gains ou pertes réalisés lors de vos transactions en cryptomonnaies dès lors que celles-ci ont été converties en devises ayant un cours légal. Si un crypto-actif est échangé contre un autre crypto-actif, alors la transaction n’est pas imposable.
N.B. : Les produits dérivés sont imposés à la flat tax au titre des plus-values sur valeurs mobilières.
La fabrication de certaines cryptomonnaies, à l’instar du Bitcoin, est très gourmande en énergie. Cependant, le caractère énergivore des cryptomonnaies a tendance à disparaître progressivement.
(1) Un produit dérivé est un instrument financier dont la valeur est calculée par rapport à la valeur d’autres actifs ou instruments présents sur le marché.
(2) Miner du Bitcoin, de l’Ethereum… consiste à valider une transaction, réalisée, par exemple, en Bitcoins, en chiffrant les données et à l’enregistrer dans la blockchain. Les opérateurs, particuliers ou entreprises, qui utilisent la puissance de calcul (de processeurs, d’ordinateurs ou de cartes graphiques utilisées pour les jeux vidéo) pour valider une transaction sont appelés « mineurs ». En pratique, les mineurs utilisent un logiciel pour résoudre un problème mathématique, résolution qui se traduit par la validation d’une transaction.
(3) Fluctuations possibles (à la hausse comme à la baisse) sur des périodes courtes.
Rédaction achevée au 30/07/2021 par Le Café de la Bourse.