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En Bourse, les émotions sont-elles mauvaises conseillères ?

Difficile en effet de rester de marbre face à l’incertitude et à la volatilité des marchés depuis le début de l’année. La finance comportementale, domaine de recherche académique, étudie l’influence des émotions et des biais comportementaux des investisseurs. Elle éclaire donc les choix qu’ils peuvent faire, notamment en période de crise, et parfois à leur propre détriment, comme l’explique Daniel Haguet, PhD, professeur de finance à l’EDHEC Business School.

Comment réagissent les investisseurs particuliers face à l’incertitude et à la volatilité de ce début d’année ?
Daniel Haguet : Leur comportement face au contexte géopolitique est plutôt rationnel. Une guerre, telle que celle qui se déroule en Ukraine, a des répercussions économiques, qui vont ensuite impacter les entreprises, et donc leur parcours boursier. La baisse des marchés consécutive à ce conflit est donc logique, tout comme l’avait été la réaction des investisseurs au moment de l’annonce du confinement en mars 2020 : un arrêt de l’économie ne pouvait qu’être préjudiciable pour les entreprises et leurs bénéfices, et donc pour les cours de Bourse.

Beaucoup d’investisseurs ont justement débuté en Bourse pendant la crise sanitaire, et ont depuis profité de la forte progression des marchés. Le changement de contexte les fait-il fuir ?
D. H. : Il est vrai que cette hypothèse a inquiété l’AMF. Il semble que les volumes de transactions aient diminué depuis le début de l’année, mais que le nombre d’investisseurs demeure cependant relativement stable. Les inquiétudes de l’AMF sont notamment liées au profil des nouveaux entrants sur le marché : des jeunes, sans beaucoup de culture financière, qui ont profité d’un marché haussier pendant de longs mois. Néanmoins, ces investisseurs semblent petit à petit acquérir une culture boursière et ne se sont pas détournés des marchés une fois ceux-ci devenus plus volatils. D’après certaines études, il semble que ces profils soient surtout sensibles à la possibilité de passer des ordres via des courtiers en ligne peu chers. Ils veulent faire de la Bourse low-cost. C’est là que peuvent apparaître des biais comportementaux. Certaines études, notamment menées par le professeur américain Terrance Odean, ont démontré comment pouvaient intervenir des effets d’excès de confiance chez les investisseurs individuels.

Quels sont-ils ?
D. H. : L’investissement en ligne explose et l’on constate avec ce phénomène que les épargnants peuvent davantage être victimes de ce fameux excès de confiance, qui peut les conduire à multiplier les achats et les ventes, donc à cumuler plus de pertes, mais aussi plus de frais. Pour faire simple, ce comportement leur coûte plus cher pour une performance moindre.

Les périodes de crise sont-elles propices à l’apparition d’autres biais auxquels il faut se montrer attentif ?
D. H. : Il existe une asymétrie entre les sentiments que font naître les gains, en général une satisfaction mitigée, et les pertes, très mal tolérées. La douleur et l’aversion à la perte peuvent conduire un investisseur à vendre ses titres en plus-value et à conserver ceux en moins-value, dans l’espoir de voir le marché se retourner. Cela s’appelle l’effet de disposition. Selon une étude allemande1, les investisseurs ont 26 % de chance supplémentaire de vendre les titres gagnants et de conserver les titres perdants lorsque les marchés baissent. Des travaux similaires ont été conduits dans d’autres pays, en Asie et en Europe. Ils concluent aussi à l’existence de cet effet de disposition dont nous pourrions supposer qu’il serait une caractéristique générale du comportement des investisseurs dans le monde.

De telles réactions influencent-elles la direction du marché ?
D. H. : Sur le long terme, les investisseurs particuliers et institutionnels ont tendance à agir en sens inverse et donc cela crée un certain équilibre. De plus, il ne faut pas oublier que, malgré des anomalies de marché, ce dernier demeure efficient. Ce qui va l’influencer actuellement, ce sont surtout des éléments économiques : la hausse du prix des matières premières, donc de l’inflation, et une probable hausse des taux. Autant de facteurs sur lesquels les investisseurs peuvent s’appuyer pour prendre leurs décisions.
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Rédaction achevée au 03/05/2022, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.
Communication à caractère promotionnel.

(1) The Disposition Effect in Boom and Bust Markets, Sabine Bernard, Benjamin Loos, Martin Weber, février 2021.

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