5 juillet 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Contexte économique, évolution des indices… Nos experts font le point sur les marchés financiers. Ce qu'il faut retenir au mois de novembre 2019.
Zone euro
L’actualité a surtout été marquée par la saga du Brexit et les espoirs de validation de l’accord obtenu par Boris Johnson avec l’Union Européenne sur une sortie négociée du Royaume-Uni. Les membres du Parlement britannique ont voté pour un amendement qui a obligé le gouvernement à demander un délai de trois mois à l’UE. L’objectif étant de faire en sorte que, même si l’accord de Boris Johnson avec l’UE était rejeté, le Royaume-Uni ne puisse pas quitter l’UE sans un accord le 31 octobre.
Boris Johnson a envoyé la lettre légalement requise à l’UE qui va maintenant être examinée par les dirigeants européens. En même temps, M. Johnson a envoyé une lettre indiquant qu’il préférerait qu’il n’y ait pas d’extension et qu’il a toujours l’intention de faire sortir le Royaume-Uni le 31 octobre. Bien que l’UE puisse rejeter la demande afin de faire pression sur le Royaume-Uni pour qu’il approuve cet accord, nous pensons que les dirigeants accepteront l’extension tout en soulignant que cet accord est celui qui restera sur la table dans tous les scénarios. Les deux parties ont également affirmé que l’incertitude persistante pèse sur la croissance et doit cesser.
M. Johnson a déclaré que l’amendement rendait le vote sur son accord sans intérêt et l’a retiré. Mais il le soumettra au Parlement en ce début de semaine, car il espère toujours quitter l’UE à la fin du mois. Il demandera une approbation « de principe » lundi et pourrait commencer le vote complet sur l’Accord de retrait mardi. S’il gagne lundi, la prolongation pourrait ne pas être nécessaire. Les commentaires des députés à la suite de la décision et le décompte des voix suggèrent que Boris Johnson pourrait avoir les votes suffisants pour faire approuver son accord, mais cela reste incertain. Un 2ème référendum pourrait encore s’y rattacher. Et de nouvelles élections ne peuvent être écartées, même si l’accord est approuvé.
Pour l’instant, nous pensons qu’un Brexit sans accord reste un faible risque et nous maintenons notre position constructive en attendant les votes de cette semaine.
Etats-Unis
Au-delà des développements autour du Brexit, nous aurons eu sur une semaine : une ébauche d’accord de « phase 1 » dans le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, un cessez-le-feu entre la Turquie et la Syrie (pour 5 jours) et la fin de la grève chez General Motors. Pour une bonne partie de ces points, il faudra que cette évolution positive se confirme en novembre, mais on peut considérer qu’une portion de la prime de risque des marchés d’actions est en train d’être retirée.
La question va toutefois bientôt se poser de savoir si les baisses préventives (ou « d’assurance ») de taux directeurs des banques centrales vont se limiter à ce qui a déjà été acté, ce qui signifierait qu’elles ne se traduiraient pas par de vrais cycles d’assouplissement monétaire. Dans ce cas et c’est plutôt notre scénario, le marché obligataire s’est peut-être trop avancé et devra réajuster ses jeux de probabilités.
A noter que, le mois dernier, l’incertitude économique globale a atteint son plus haut niveau en 20 ans. Cette incertitude, la faible confiance des chefs d’entreprise et la croissance morose des bénéfices des sociétés ont contribué à un ralentissement des programmes de rachats de titres, des dépenses d’acquisitions (en cash) et de la croissance des dépenses d’investissement cette année.
Chine
Les chiffres chinois ont attiré l’attention des investisseurs la semaine dernière, avec une légère déception sur le PIB (+6,0 % vs +6,1 % attendus et +6,2 % le mois dernier), mais une amélioration de la production industrielle (+5,8 % vs +4,9 attendu et +4,4 % le mois dernier).
Taux
Les marchés de taux de la zone euro ont affiché une performance en retrait et ont connu une hausse des rendements : -0,27 % pour l’indice de dette souveraine et -0,25 % pour l’indice EuroAggregate. Le taux du 10 ans allemand est ainsi passé de -0,44 % à -0,38 % sur la semaine. Le mouvement de hausse des rendements a également été observé aux Etats-Unis, où le 10 ans est passé de +1,72 % à +1,75 %.
Actions
Les marchés d’actions internationaux ont connu une progression sur la semaine, avec une hausse de l’indice MSCI World AC de +0,81 % en $ (même si l’évolution est légèrement négative en euros, à -0.13 %). L’indice EuroStoxx 50 s’est adjugé +0,27 % sur la semaine, sur fond d’optimisme sur une sortie négociée du Royaume-Uni de l’UE.
A noter que les marchés émergents ont surperformé les marchés développés : +1,27 % pour le MSCI Emerging Markets en $ contre +0,74 % pour le MSCI World, sur fond de léger affaiblissement du dollar et d’optimisme sur le front de la guerre commerciale.
Rédaction achevée au 21/10/2019 par Natixis, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.