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« Le comportement des épargnants est impacté par des facteurs psychologiques »

Pour comprendre l’attitude des épargnants en période de crise, nous avons interrogé Daniel Haguet, professeur de finance à l’Edhec Business School, et spécialiste de la finance comportementale.

Confinés plusieurs mois et inquiets pour leur avenir, les Français n’en finissent pas d’alimenter leur bas de laine en privilégiant l’épargne de précaution. À fin avril, l’encours du livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) dépassait les 428 milliards d’euros, soit près de 17 milliards de plus en quatre mois, indique la Caisse des Dépôts. Et cela, malgré la baisse de rémunération de ces livrets à 0,50 % depuis le 1er février. Résultat, le taux d’épargne des Français, déjà situé parmi les plus élevés d’Europe, pourrait atteindre « entre 17 % et 20 % », indiquait Alain Tourdjman, directeur des études du groupe BPCE, fin avril dans Les Échos. Explications.

Tout d’abord, la crise financière actuelle est-elle comparable aux crises précédentes, celle de la bulle Internet en 2001-2002, ou encore celle des subprimes en 2007-2008 ?
Daniel Haguet : La crise sanitaire de 2020 a provoqué l’arrêt de l’activité économique, donc des anticipations de récession et une baisse des valeurs des entreprises. C’est une crise très rationnelle, contrairement à celle de 2001-2002 provoquée par un effet d’emballement sur la bulle Internet et le rachat d’entreprises qui ne valaient rien  ou celle de 2007-2008 provoquée par la crise des prêts hypothécaires à risque et la chute du marché immobilier. En 2020, il s’est aussi produit un effet domino au niveau international, du fait d’une porosité beaucoup plus importante entre les marchés et de la vitesse des transactions.

Quel est le comportement des épargnants dans une période comme celle que nous traversons actuellement ?
D.H. : Il n’y a pas un comportement standard. Durant cette crise, certains épargnants ont fait des retraits sur leur assurance vie, par nécessité. D’autres, à l’inverse, ont renforcé leur épargne de précaution sur leur livret A par souci de sécurité. Mais on trouve aussi de nouveaux actionnaires, qui ont investi sur les actions pour profiter de la chute des marchés. On a dénombré ainsi, selon l’AMF, 150 000 nouveaux investisseurs en Bourse, pour un montant de 3,5 milliards d’euros, soit davantage que les ventes de titres effectuées sur la même période.

Les épargnants français ne seraient donc pas aussi réticents à prendre des risques en matière de placements ?
D.H. : Plus que d’aversion au risque, il faut parler d’aversion à la perte. Si vous prenez l’exemple du casino, un joueur qui gagne va s’arrêter de jouer, alors qu’un autre qui perd va continuer. De même, en Bourse, cette aversion à la perte incite les individus à vendre les titres qui gagnent et à garder ceux qui perdent, en faisant finalement moins bien que le marché ! C’est ce qu’on appelle en finance comportementale « l’effet de disposition ». En fait, la douleur en cas de perte est plus importante que la sensation de plaisir en cas de gain. Cela explique aussi, en assurance vie, le succès des fonds en euros dont l’objectif est plus de ne pas perdre que de gagner.

Quel éclairage peut apporter la finance comportementale ?
D.H. : En finance traditionnelle, on considérait depuis les années 1950-1960 que l’individu avait un comportement rationnel et présentait une aversion au risque, face à l’incertitude des rentabilités futures que l’on mesure par l’indicateur de volatilité. Mais à la fin des années 1970, deux chercheurs, Daniel Kahneman et Amos Tversky, psychologues et économistes, ont montré que la prise de décision comportait au contraire des biais cognitifs et psychologiques, susceptibles de modifier le comportement des épargnants. La finance comportementale montre ainsi que la prise de décision est biaisée par un certain nombre de comportements non rationnels.

Quelles leçons peut-on tirer de la crise actuelle pour aider les épargnants à bien réagir dans une telle situation ?
D.H. : « Connais-toi toi-même », disaient les philosophes grecs ! Cela implique déjà de savoir que sa prise de décision peut être troublée par des facteurs psychologiques. Ensuite, avoir un peu de discipline, en appliquant une gestion systématique, par exemple : à un certain seuil positif, je vends ; à un certain seuil négatif, je vends aussi. C’est le seul moyen de battre l’aléa. Aussi, éviter autant que possible de mettre des sentiments dans ses choix d’investissements (« J’aime bien cette petite entreprise ») et éviter les réactions émotionnelles. Enfin, des experts en gestion de patrimoine (et notamment en gestion d’actifs) sont là pour les accompagner et adopter la meilleure stratégie.
Demander conseil, c’est se donner les moyens d’une meilleure prise de décision, de rationaliser le sujet et, ainsi, de sortir du registre émotionnel.

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Rédaction achevée au 30/06/2020 sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.

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