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Assurance vie en 2018 : faites le point

Le cadre fiscal de l’assurance vie a été remanié fin 2017, suscitant beaucoup d’interrogations chez les épargnants. Le placement financier préféré des Français conserve bien des atouts. Tour d’horizon des bonnes décisions à prendre cette année avec Céline Arquie, responsable assurances de personnes chez Écureuil Vie.

Que change le Projet de loi de finances 2018 pour l’assurance vie ?
Deux règles fiscales sont modifiées : l’imposition des retraits opérés sur les contrats et la prise en compte de ce placement dans le cadre de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI). Sur les rachats, pour tous les contrats souscrits depuis le 27 septembre 2017, et pour tous les versements effectués sur d’anciens contrats depuis cette date, un prélèvement forfaitaire unique (PFU), dit flat tax, aura désormais cours. Il est fixé à 12,8 % auquel s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux, soit 30 % au total en 2018. Ce taux est réduit sous conditions passé 8 ans (voir article Flat tax : mode d’emploi). Concernant l’IFI, qui remplace l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), l’assurance vie n’y est soumise que pour la fraction de la valeur de rachat du contrat investi en SCPI ou titres immobiliers détenus dans les contrats.

Est-il toujours intéressant de conserver un contrat plus de 8 ans ?
Avec un taux de taxation sur les retraits désormais identique les huit premières années du contrat, l’incitation à conserver son assurance vie dans la durée est réduite. Toutefois, deux raisons en font encore un placement de long terme. La première, les épargnants ayant versé moins de 150 000 euros sur leurs contrats (seuil évalué au 31 décembre de l’année n-1), seront assujettis à un taux de seulement 7,50 % plus les prélèvements sociaux (17,20 % en 2018) sur leurs rachats. Seconde raison, en cas de rachat, tous les assurés continueront à bénéficier d’un abattement annuel sur les intérêts de 4 600 euros pour une personne seule, 9 200 euros pour un couple soumis à une imposition commune.

Faut-il souscrire de nouveau(x) contrat(s) ?
La question vaut d’être posée au vu des nouvelles règles fiscales. Au moins pour une raison de lisibilité de son patrimoine : avec un nouveau contrat, l’épargnant évitera de mélanger les règles fiscales au sein de ses anciens contrats. Pour autant, pas de méprise : souscrire un nouveau contrat ne signifie pas clore d’anciens contrats aux avantages fiscaux importants. Surtout, la question fiscale ne saurait être un élément suffisant. « La souscription d’une assurance vie peut s’envisager à tout moment, quel que soit son âge, analyse Céline Arquie, responsable assurances de personnes chez Ecureuil Vie. Pour savoir s’il faut souscrire un nouveau contrat, il est nécessaire de faire le point avec son conseiller financier, qui analysera la situation avec son client. C’est du cas par cas selon les projets de chacun, son horizon de placement, son âge, l’ensemble des contrats qu’il contient. »

Quel avenir pour le fonds en euros ?
Réceptacle sécuritaire de toute assurance vie, le fonds en euros voit son rendement baisser depuis de nombreuses années. Le taux moyen du marché, anticipé autour de 1,50 % avant prélèvements sociaux en 2017, devrait encore baisser de 20 à 30 centimes en 2018. Pour allier performance et sécurité, il est conseillé de diversifier son contrat d’assurance vie vers des fonds en unité de compte.

Comment dégager plus de performance ?
Les unités de compte permettent aux épargnants d’investir sur les marchés financiers pour y chercher de la performance. Attention, avec ces supports, le capital n’est pas garanti. Les solutions sont multiples : fonds patrimoniaux, profils de gestion, fonds multigestionnaire, fonds immobiliers, gestion sous mandat, etc. « Les nouveaux contrats d’assurance vie sont parfaitement adaptés pour investir sur les marchés financiers avec des protections adéquates, comme les garanties plancher en cas de décès de l’assuré, complète Céline Arquie. Pour optimiser son investissement sur les unités de compte, et éviter de voir son capital chuter brutalement en cas de retournement de marché, il est conseillé d’investir régulièrement et de manière automatique, ce qui permet de lisser le prix d’achat des unités de compte. ». La clé d’une allocation réussie est de la bâtir avec son conseiller, sans céder aux modes du marché.

L’assurance vie reste-t-elle intéressante pour transmettre son patrimoine ?
Absolument. La réforme fiscale n’a pas touché aux avantages fiscaux et civils liés au décès de l’assuré. « Le souscripteur du contrat choisit le ou les bénéficiaires qu’il souhaite en cas de décès, l’assurance vie est le seul placement financier donnant cette liberté en n’intégrant pas l’actif successoral, rappelle Céline Arquie. Mais attention à la clause bénéficiaire, clé de voûte de cette transmission. Elle doit être rédigée avec précision, pour ne pas laisser place à l’interprétation. »

Rédaction achevée au 14/12/2017, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.

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