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Démembrer la clause bénéficiaire
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Assurance vie : pourquoi démembrer la clause bénéficiaire ?

L’assurance vie est un outil de transmission de patrimoine incontournable. Et pour cause ! La transmission ne prend effet qu’à votre décès, vous laissant toute liberté de jouir des sommes et des revenus de votre vivant, les capitaux versés n’intègrent pas la succession et le(s) bénéficiaire(s) profite(nt) d’avantages fiscaux importants. Le démembrement de la clause bénéficiaire est une possibilité supplémentaire à envisager pour optimiser cette transmission. Le point avec Patrick David-Messilier, Responsable Département Ingénierie Patrimoniale et Cécile Coupier-Ferando, Animatrice Premium à la Caisse d’Epargne Provence, Alpes, Corse.

Protéger son conjoint sans léser ses enfants

En tant que souscripteur de votre contrat d’assurance vie, vous pouvez décider que les prestations en cas de décès feront l’objet d’un démembrement de propriété, en désignant un bénéficiaire usufruitier et en attribuant la nue-propriété à un ou des bénéficiaires.
Cette solution est particulièrement adaptée pour les couples mariés ou pacsés avec enfant(s), voire un couple en union libre. Le conjoint survivant ou le partenaire de Pacs est le plus souvent désigné comme bénéficiaire de l’usufruit. Les enfants du couple ou de l’assuré (dans le cas d’une famille recomposée) sont les bénéficiaires au titre de la nue-propriété. Cela permet de donner des revenus et/ou des disponibilités au conjoint ou partenaire de PACS tout en transmettant un capital aux enfants, dont ils auront la jouissance au décès de l’usufruitier.

Comment rédiger la clause bénéficiaire démembrée ?

La clause devra être rédigée en fonction des droits et pouvoirs que le souscripteur souhaite offrir aux deux parties, usufruitier et nu(s)-propriétaire(s).
Voici les deux possibilités :
• À défaut de précision dans la clause, le conjoint survivant ou le partenaire pourra percevoir les fonds à titre de « quasi-usufruit ».

À noter
Quand un usufruit porte sur une somme d’argent, on parle de quasi-usufruit. L’usufruitier a une liberté totale dans l’utilisation de cette somme.

• La clause peut prévoir l’obligation de reporter le démembrement : les capitaux décès seront alors réemployés sur un support démembré avec le ou les nus-propriétaires (contrat de capitalisation, SCPI, titres, immobilier, etc.) et le conjoint survivant ou partenaire de Pacs, usufruitier, bénéficiera des revenus. Cela évite le risque de « dilapidation » du capital, préservant donc l’intérêt des nus-propriétaires.

Un traitement fiscal particulier

En application de l’article 990 I du Code général des impôts (CGI), l’usufruitier et le nu-propriétaire sont imposés en fonction des droits revenant à chacun selon le barème prévu à l’article 669 du CGI. Il en découle qu’ils se répartissent l’abattement de 152 500 € (voir l’exemple ci-dessous). Le conjoint survivant ou partenaire pacsé étant exonéré de droits de succession, sa fraction d’abattement non utilisée n’est pas reportable sur les nus-propriétaires. Attention, la règle fiscale est différente pour les éventuels versements faits après les 70 ans de l’assuré (article 757B du CGI).

Un exemple
À 67 ans, Louis avait souscrit une assurance vie en 2011, y versant 750 000 €. Il avait démembré sa clause bénéficiaire : l’usufruit pour son épouse, la nue-propriété pour ses 2 enfants. Quand il est décédé en 2021, son contrat valait 1 000 000 € et son épouse avait 75 ans. Selon le barème fiscal (article 669 du CGI), la valeur de l’usufruit est à cet âge de 30 %, soit 300 000 €. Le conjoint survivant est exonéré de droits sur cette somme. La valeur de nue-propriété est donc de 70 %, soit 350 000 € par enfant. Il faut calculer l’abattement par nu-propriétaire : 152 500 € x 70 % = 106 750 €. Chaque enfant paiera donc 48 650 € d’impôt ((350 000 – 106 750) x 20 %).

Aménagements et précautions

Attractive, la clause bénéficiaire doit faire l’objet d’une rédaction soignée où la vigilance est de mise. Il faut aussi sécuriser le mécanisme. Dans le cas du quasi-usufruit, la rédaction d’une convention de quasi-usufruit est recommandée pour déterminer le montant de la créance, son indexation éventuelle, avec l’aide de son Chargé d’Affaires. On recommande également au nu-propriétaire de faire enregistrer sa créance de restitution auprès de la Recette des Impôts dont il dépend. Elle acquiert ainsi une date certaine. Puis au décès de l’usufruitier, il pourra exiger cette créance de restitution sur la succession du quasi-usufruitier, sans pour autant être soumise aux droits de succession, selon les dispositions fiscales, légales et contractuelles en vigueur.
Envisager une clause bénéficiaire démembrée doit donc faire l’objet d’une étude soignée pour bien prendre en compte les objectifs de votre famille. Plusieurs paramètres doivent être analysés, tels que votre régime matrimonial, les montants de vos capitaux, la composition de votre cellule familiale (classique, recomposée, etc.). L’accompagnement d’un Conseiller Patrimonial sera précieux pour vous aider à déterminer la meilleure stratégie, même si les assureurs proposent souvent des clauses démembrées « types ».

Focus sur… l’option transmission
En souscrivant à cette option, vos proches et héritiers pourront réinvestir sans frais le capital perçu sur un contrat d’assurance vie lors de votre décès. Ils disposeront également d’un accompagnement et d’assistances gratuites : information juridique, soutien psychologique, entretien de la sépulture, etc. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller.

Rédaction achevée au 19/06/2017, mise à jour au 15/02/2022 sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.
Communication à caractère promotionnel.

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