
20 février 2025
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Dans un contexte économique complexe tant en France qu'à l'international, quelles leçons peut-on tirer de l'année 2024 ? Quelles prévisions peut-on faire pour 2025 ? L'analyse de Marc Riez, directeur général de VEGA Investment Solutions.
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Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur référencé. Elles sont émises en février 2025, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
Quel bilan peut-on faire de l’année 2024 sur les marchés financiers ?
2024 a été pour les marchés d’actions une année très porteuse. Une année où le marché allemand, notre voisin le plus proche, a gagné 19 %. Les marchés américains ont fait encore mieux puisque le S&P 500 qui est l’indice large des Etats-Unis a gagné 23 % et le NASDAQ, le marché des valeurs technologiques, a gagné jusqu’à 25 %. Donc ça a été une année très porteuse pour les actions internationales. Cela nous a permis de réaliser de belles performances pour les clients sur la gestion déléguée. Tout a été porté par deux choses : la première, c’est que la croissance mondiale est restée solide en 2024. Il n’y a pas eu la récession que certains investisseurs auraient pu craindre du fait du niveau élevé des taux d’intérêt, l’économie est restée dynamique, la consommation des ménages est restée porteuse et dans le même temps les banques centrales ont fait le constat que l’inflation refluait. Il faut rappeler que mi-2022 l’inflation avait dépassé 8 % aux Etats-Unis ; elle est revenue en dessous de 3 %. C’est un fait majeur, qui a permis aux banques centrales de commencer en 2024 à rebaisser leur taux d’intérêt, d’abord la Banque centrale européenne au mois de mai, puis la Banque centrale américaine. Evidemment, de l’argent moins cher c’est du carburant pour les investisseurs, pour les marchés, et ça a permis de porter le niveau des actions. Seule la France finalement, dans cet environnement, a souffert puisqu’à partir des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale le risque politique s’est accru. Les actions françaises ont fini l’année à -2 %. La raison, au-delà de la politique, est aussi que nos grands champions du luxe et de la cosmétique ont souffert encore, en 2024, de la faiblesse de l’économie chinoise. Ainsi donc, un client français a l’impression que la Bourse a été peu porteuse l’année dernière, ce qui n’est pas le cas quand on regarde au niveau mondial.
À quoi peut-on s’attendre en 2025 sur les marchés financiers et quels seront les points de vigilance ?
Il y a en 2025 encore des éléments porteurs. Typiquement, l’économie, même si elle ralentit un peu aux Etats-Unis, continue à bien se porter. L’économie européenne a l’air de redémarrer un peu et seule la Chine finalement pour l’instant reste à la traîne. Donc côté résultats des entreprises et croissance, il reste des éléments positifs en ce début de 2025, qui expliquent d’ailleurs que sur les six premières semaines le CAC 40 a gagné plus de 10 %. Un début d’année très porteur. Pour autant, effectivement, il y a quelques points de vigilance qui tournent principalement autour de la politique de la nouvelle administration américaine depuis l’élection de Donald Trump, avec des mesures qui sont plutôt inflationnistes : lutter contre l’immigration ça peut faire monter les salaires, augmenter les droits de douane ça peut faire augmenter les prix, diminuer les impôts ça peut obliger l’Etat américain à emprunter plus. Toutes mesures qui peuvent faire monter les taux d’intérêt et qui, elles, sont plutôt inquiétantes pour les marchés. C’est la raison pour laquelle, après cette hausse très rapide du début d’année 2025, nous avons décidé d’alléger un peu la part action des portefeuilles. Quand on gagne 10 % en six semaines ce n’est pas toujours stupide de prendre un peu de profit et donc on attend éventuellement une petite respiration des marchés pour revenir.
Selon vous, sur quels secteurs faut-il miser dans les prochains mois ?
Un certain nombre de secteurs nous paraissent intéressants à jouer en 2025. Tout d’abord, au niveau des actions européennes, les valeurs du luxe et de la cosmétique qui ont beaucoup souffert depuis 2 ans, sont arrivées à des niveaux de valorisation intéressante et bénéficient d’une consommation qui reste forte. Les valeurs de la santé, avec le vieillissement de la population et le fait qu’il y a de nouvelles découvertes sur l’obésité, sur le traitement du cancer, avec des molécules très rentables pour les laboratoires pharmaceutiques. Également le secteur bancaire qui peut bénéficier du fait que les taux courts baissent alors que les taux longs restent tendus. Un métier de transformation qui peut être également profitable. Et enfin, mais ce n’est pas tellement dans les critères ESG bien sûr, les valeurs de la Défense, puisqu’avec le désengagement du soutien américain à l’Europe, cela oblige les pays européens à investir plus sur leur système de défense et donc c’est bon pour les valeurs d’armement.