8 mars 2021
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Dans le panthéon des objets fétiches de la science-fiction, l’argent et le patrimoine tiennent la dragée haute aux voyages spatiaux et aux intelligences extraterrestres. Au point que certaines œuvres de science fiction peuvent se lire comme de véritables traités de science économique inventive, mêlant narration haletante et réflexions profondes sur les conditions de création de valeur, les modalités optimales d’allocation des ressources ou la répartition des fruits de la prospérité. De la disparition de la monnaie aux nouveaux objets de richesse, tour d’horizon des imaginaires patrimoniaux futuristes.
Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, était aussi un brillant auteur de science-fiction. Dans cette nouvelle, il imagine comment une machine capable de créer de l’or à volonté chamboule la vie d’une petite communauté, désormais à l’abri du besoin… avant d’y semer le chaos.
Dans ce roman un peu oublié de Claude Farrère, situé dans un futur qui ne devrait pas être trop éloigné de la date d’écriture du livre, un magnat du blé met en place un système de revenu universel… pour mieux aliéner une nation d’ouvriers. La rébellion gronde, mais pour qui l’auteur prend-il vraiment parti ? Mystère !
Dans cette adaptation BD de la nouvelle de Jack Vance, n’importe qui peut avoir accès à n’importe quel type de bien. Mais la qualité de ce qu’il est possible d’obtenir dépend du strakh, un système complexe reflétant le statut social au sens large (réputation, prestige, beauté, etc.).
L’Epice, ressource mystérieuse dopant les capacités cognitives humaines, est au centre de la saga Dune de Frank Herbert. Elle n’est pas une monnaie d’échange stricto sensu, mais sa possession peut être considérée comme la condition sine qua non de la constitution d’un patrimoine. Un roman adapté au cinéma par David Lynch.
Plus populaire aux Etats-Unis qu’en France, Cordwainer Smith avait imaginé, dans son roman de 1975, une substance appelée stroon qui retard indéfiniment l’âge de la mort. Sa possession constitue, comme pour l’Epice de Dune, la base du patrimoine des notables de Norstrilia.
Le livre culte de Douglas Adams évoque les Ningis, des pièces de monnaie triangulaires dont l’arête mesure… 6 800 miles. Dans ces conditions, évidemment, il devient compliqué de les falsifier.
Dans un monde postapocalyptique, l’essence et le pétrole sont devenus des devises à part entière et même la seule monnaie d’échange. Un excellent exemple de valeur d’usage qui se confond totalement avec la valeur d’échange.
C’est avec la série Star Trek: The next generation que la question de l’argent et, par extension, du patrimoine commence à être formalisée dans la saga. Au sein de la Fédération des planètes, l’argent n’existe plus et l’acquisition de richesses n’est plus la force motrice des existences. Dans une société où les moyens de subsistance sont automatisés, l’humain peut se consacrer à son amélioration. Reste que le patrimoine hérité reste présent à travers des objets (livres, art), de l’immobilier (fermes) ou encore du foncier (les vignes de la famille Picard).
Un bel exemple de la science-fiction humoristique. Le livre du blogueur Cory Doctorow introduit un système d’échange (le Whuffle) basé sur la réputation, qui devient en quelque sorte la monnaie de base : une bonne réputation donne accès aux meilleurs biens, et inversement.