26 novembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Si les chefs d’entreprise se montrent extrêmement prévoyants dès lors qu’il s’agit de l’avenir de leur société, ils ont souvent tendance à négliger le leur et à ne pas préparer leur retraite. L’immobilier, à condition de faire preuve d’anticipation, s’avère être un levier efficace pour se constituer un futur revenu.
« Il existe autant de stratégies retraite que de chefs d’entreprise. Néanmoins, beaucoup d’entre eux estiment que la revente de leur société pourra financer leur retraite. C’est oublier qu’une telle vente comporte de nombreux aléas. Pour les dirigeants de sociétés comme pour les professions libérales, la retraite doit se penser très en amont », avertit Céline Costa, Chargée d’affaires Entreprise CEGEE.
L’un des moyens les plus efficaces pour se constituer une source de revenus complémentaires, une fois à la retraite, consiste à investir dans l’immobilier. A titre personnel, le chef d’entreprise peut ainsi réaliser de l’investissement immobilier à visée locative – en nom propre ou via une SCI. Néanmoins, il peut avantageusement profiter de son statut de dirigeant pour penser conjointement l’immobilier de sa société et sa future retraite.
« Il faut évidemment se questionner pour savoir si l’entreprise est suffisamment solide pour porter ou non en direct l’achat de ses murs. Mais il faut aussi savoir que faire acheter ses murs par son entreprise n’est pas forcément la meilleure des stratégies », explique Alexandre Dulas, Banquier du dirigeant CEGEE. Ce dernier recommande ainsi de créer plutôt une structure indépendante, une holding ou une SCI, qui prend en charge l’acquisition des murs de l’entreprise, et qui les loue ensuite. « Il est alors conseillé d’opter pour une SCI imposée à l’IS, qui bénéficie d’une pression fiscale moins forte pendant toute la période d’exploitation du bien, grâce à la possibilité de déduction des frais et au système des amortissements. » La SCI possède donc un double avantage : la pression fiscale est plus faible que si l’entrepreneur faisait une acquisition en direct. De plus, elle permet de conserver les murs de l’entreprise même si celle-ci est vendue, ce qui facilite la gestion patrimoniale du bien.
L’optimisation fiscale que permet une SCI dépasse le simple cadre de l’imposition sur les loyers perçus. En effet, la SCI permet la mise en place d’une véritable stratégie de transmission de son patrimoine, notamment au travers d’une donation en démembrement. Ainsi, l’entrepreneur à la retraite peut continuer à percevoir les revenus issus de son bien immobilier tout en anticipant la transmission de ce dernier à ses enfants.
La gestion d’un bien ou d’un parc immobilier peut néanmoins s’avérer fastidieuse une fois à la retraite. Les deux experts Caisse d’Epargne recommandent alors de privilégier les solutions d’investissement indirectes, comme la détention de parts de SCPI ou OPCI, qui ont également le mérite de diluer le risque de vacance locative – mais qui s’accompagne en contrepartie de frais d’entrée et de cession. Sans oublier les dispositifs présentant des avantages fiscaux, comme le Malraux ou les monuments historiques. « L’essentiel est de trouver les solutions adéquates pour chacun. Cela demande de prendre conseil auprès de son banquier, sans oublier le rôle du notaire car, outre le financement de la retraite, l’immobilier est également un instrument de transmission », conclut Céline Costa.
Retrouvez également les conseils de Céline Costa et Alexandra Dulas dans la vidéo 4 idées reçues sur la retraite des chefs d’entreprise.
Rédaction achevée en février 2023, sous réserve d’évolutions de l’actualité économique et financière, ainsi que des dispositions fiscales, juridiques et réglementaires.
La SCPI est un placement à long terme (en général, entre 13 et 15 ans). L’investisseur ne doit pas considérer son investissement comme liquide avant le terme de la durée de vie de la SCPI.