
19 septembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Où l’élégance et l’ambition font bon ménage
Château de Versailles, fin du 18e siècle. Une simple roturière est introduite dans les appartements privés de Marie-Antoinette – où l’immense majorité de la cour ne mettra jamais un pied – et s’entretient tranquillement avec la souveraine pendant des heures… Ce petit manège a lieu plusieurs fois par semaine pendant quinze ans ! Mais enfin, qui est donc cette jeune femme du peuple qui a ses entrées chez l’épouse de Louis XVI ?
Son nom, ou du moins celui sous lequel elle est connue, est Rose Bertin. Sa profession ? Aujourd’hui, on la qualifierait sans doute de styliste. Venue à Paris depuis sa Picardie natale à 16 ans, elle commence comme employée chez une « marchande de modes ». Remarquée par de nobles clientes pour sa créativité et son style autant que pour son intelligence, Mademoiselle Bertin ouvre quelques années plus tard sa propre boutique rue Saint-Honoré, où elle dirige une trentaine de « petites mains ».
Sa rencontre avec la reine de France propulse sa carrière, c’est certain. Mais celle qu’on surnomme la « ministre des Modes » doit son succès à son ambition et son sens des affaires. Elle renouvelle sans cesse ses collections – une idée tout à fait nouvelle – pour susciter le désir et pousser à l’achat. Mais elle manie aussi le marketing avant l’heure, faisant expédier dans de nombreuses cours d’Europe des poupées vêtues de ses créations !
De Stockholm à Madrid en passant par Vienne, les aristocrates s’arrachent ses tenues. Et au fur et à mesure que sa renommée grandit, Mademoiselle Bertin n’hésite pas à gonfler ses prix. Ses clientes ne paient plus simplement le tissu et la main-d’œuvre, mais aussi sa « griffe ». C’est ainsi que cette femme issue d’une modeste famille picarde s’impose comme la papesse de la mode au 18e siècle, et peut même revendiquer le titre de « mère de la haute couture » !
Les exemples de self-made women comme Rose Bertin ne manquent pas, même si l’Histoire n’a pas toujours retenu leurs noms. Aujourd’hui, Caisse d’Epargne s’engage auprès des Entrepreneures avec un grand E, pour leur donner toute la place qu’elles méritent. Par ici pour en savoir plus !