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L’art de soigner

Où l’on apprend à manier le scalpel en même temps que le pinceau.

Années 1630, Anvers. Peintre et fils de peintre, David Teniers le Jeune commence par représenter, comme son père, des scènes de la vie bourgeoise. Il s’essaie aussi à la nature morte et au paysage avant de découvrir l’œuvre d’un autre peintre, Adriaen Brouwer. C’est une révélation ! Influencé par son confrère, Teniers met de côté la société bourgeoise pour s’intéresser au quotidien du peuple.

Sur ses tableaux, on voit des paysans fumant, buvant, mais aussi se faisant opérer du pied, du dos ou du crâne ! Teniers fils nous montre ainsi comment les chirurgiens de campagne exercent dans l’Anvers du 17e siècle, avec les outils et dans les conditions de l’époque.

Sur une de ses œuvres, on rencontre par exemple la figure du barbier-chirurgien : au premier plan un homme est assis, le pied nu posé sur un petit tabouret, tandis qu’un médecin agenouillé approche sa main munie d’un outil chirurgical. À l’arrière-plan, un homme aux épaules recouvertes d’un drap blanc, lui, attend simplement d’être rasé.

Dans ces toiles pleines de vie, où les personnages grimacent parfois de douleur ou d’inconfort, les détails ne manquent pas : la minutie du peintre permet presque de reconnaître l’instrument dont se sert le praticien ou les substances thérapeutiques contenues dans telle ou telle fiole.

Ces scènes de la vie paysanne, qui s’inscrivent dans le registre alors populaire de la peinture de genre, font le succès de Teniers. La bourgeoisie s’arrache ses tableaux, qu’il produit par centaines ! Une série d’imitateurs prendra d’ailleurs sa suite en traitant les mêmes sujets que lui, tâchant d’égaler son habileté et le naturel de ses personnages. Le succès de Teniers l’aura montré : une anodine consultation peut être l’objet d’un chef-d’œuvre…

Aujourd’hui, les médecins de village que dépeignait Teniers se font rares : près de 12 % des Français vivent dans un désert médical, c’est-à-dire sans accès à des soins de proximité. C’est à cette situation inquiétante que souhaite remédier l’association Médecins Solidaires, soutenue par Caisse d’Epargne. Le principe ? A raison d’une semaine par an, des médecins généralistes volontaires viennent relayer un confrère dans un des centres de santé régionaux de l’association. Un des cofondateurs raconte l’histoire de cette belle initiative sur cette page.

Tableau de David II Teniers (et atelier), Médecin de village, 1639

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