19 septembre 2024
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Où l’on fait revivre une musique oubliée.
Un soir de 2013 à Toulon, la cheffe d’orchestre Debora Waldman dirige avec brio un morceau d’une compositrice française méconnue. Sa sortie du concert lui réserve une rencontre surprenante…
En effet, quelqu’un l’attend de pied ferme pour lui parler de l’œuvre qu’elle vient de diriger. Il s’agit du petit-fils de la compositrice en question, Charlotte Sohy. S’il tient tant à rencontrer la cheffe d’orchestre, c’est qu’il aimerait lui montrer d’autres travaux de sa grand-mère. Car sa musique, bien qu’elle ait publiée sous un pseudo masculin dans l’espoir de passer à la postérité, a été assez oubliée. Intriguée, Debora Waldman accepte.
Parmi des dizaines de partitions et de cassettes, elle découvre une musique extraordinairement touchante, une Symphonie de la Grande Guerre, écrite par la musicienne alors que son mari était au front. La partition bouleverse Debora Waldman. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que cette musique a autre chose de particulier : elle n’a jamais été jouée !
Raison de plus pour lui rendre enfin justice : Debora Waldman est déterminée à faire programmer cette œuvre et à la diriger. Pendant des mois, elle travaille d’arrache-pied avec le petit-fils de la compositrice pour interpréter cette partition délaissée. Grâce à leur obstination, 102 ans après son écriture, l’œuvre rencontre finalement son public.
Et ce n’est ni la première fois, ni la dernière que Debora Waldman étonne. En 2020, cette cheffe d’orchestre israélo-brésilienne devient la première femme à diriger un orchestre national permanent en France. Rien que ça !
Photo : copyright © Manuel Gouthière