Mon sport, ma bataille

Où l’on se bat pour sa passion.

1890. Pierre de Coubertin, jeune trentenaire passionné d’exercice physique, reçoit un grand honneur. Son maître d’armes vient d’écrire une méthode d’escrime, et c’est à lui qu’il propose de rédiger la préface. Voilà une demande qui ne peut que le toucher en plein cœur !

En effet, Coubertin, qui s’exerce à de nombreux sports dont l’équitation, la boxe, l’aviron ou encore le tennis, a une estime toute particulière pour cette discipline. Selon lui, il s’agit du « plus poétique des sports ». Il pense même l’escrime « capable (…) d’opérer des miracles ». Coubertin aime tellement l’escrime qu’il la pratique sous toutes ses formes : fleuret, épée, sabre et même escrime à cheval.

D’ailleurs, Coubertin s’évertue à vulgariser l’escrime à cheval, que peu de gens connaissent. En 1906, il prendra à son tour la plume pour écrire son Traité d’escrime équestre, une méthode sportive dédiée à cette pratique. Des efforts louables, bien que cette discipline ne soit pas pour autant prise d’assaut par les curieux !

Naturellement, ce passionné du combat de fers lui réserve une place de choix lorsqu’il organise les premiers Jeux olympiques modernes. L’escrime est présente dès l’édition de 1896, et peut se vanter d’avoir une petite particularité…

Eh oui ! contrairement aux autres épreuves qui sont alors réservées aux amateurs, les maîtres escrimeurs peuvent concourir. Ce statut à part est-il dû à une préférence de Coubertin ? Une chose est sûre : si l’escrime peut se targuer d’être un des quatre sports ayant toujours figuré au programme des Jeux, l’enthousiasme de ce fou d’escrime y est pour quelque chose !