On se sent plus léger !

Où l’on découvre qu’une bande dessinée peut redonner goût à la vie.

Le 7 janvier 2015, la vie de Catherine Meurisse bascule. La dessinatrice est en retard à la réunion d’équipe hebdomadaire du journal satirique où elle travaille. En réalité, cette « panne d’oreiller » lui sauve la vie. Ce matin-là, elle échappe en effet à l’attentat terroriste qui décime la rédaction de Charlie Hebdo. Meurisse y perd huit collègues et amis.
Comment se reconstruire après un tel traumatisme ? Comment retrouver son identité, broyée dans cet « effondrement », comme elle le décrit ? Catherine Meurisse se raccroche à la nature et à la culture (la littérature, les musées, le théâtre…) comme à des bouées de sauvetage. Elle est en quête de beauté, son antidote à la violence.
Et quelques mois plus tard, la voilà qui reprend la plume, pour dessiner et écrire ses émotions, ses questionnements et ses souvenirs. Récupérer des morceaux d’elle-même rescapés du chaos.
Textes et dessins surgissent tout seuls, elle n’a qu’à les coucher sur le papier. Les couleurs sont douces et diffuses, mais le trait précis, incisif. La dessinatrice ne s’interdit surtout pas des pointes d’humour au milieu de ce récit grave. Bientôt, plus d’une centaine de pages sont prêtes à être rassemblées en un album dessiné.
Son titre : La Légèreté, comme ce qu’elle explique avoir perdu lors de l’attentat, et tenté de récupérer petit à petit. L’œuvre est saluée par la critique et remporte de nombreuses distinctions. Quant à Catherine Meurisse, quelques années après, elle devient la première autrice de bande dessinée à entrer dans la prestigieuse Académie des beaux-arts !