19 septembre 2024
Le magazine en ligne de la Gestion Privée Caisse d’Epargne pour vous guider dans vos projets patrimoniaux.
Où l'on découvre un quartier qui se bat comme un Lyon.
1964, Lyon. Le quartier du Vieux-Lyon est au cœur de toutes les tensions. Pour le maire, l’avenir est fait de béton et de voitures. Il décide donc de raser ce quartier, qu’il juge insalubre, pour y faire passer une autoroute flambant neuve. Mais certains réticents ne l’entendent pas de cette oreille…
Parmi eux, l’association Renaissance du Vieux-Lyon multiplie les actions pour empêcher ce massacre. C’est que derrière leur aspect délabré, ces pierres anciennes cachent une histoire vieille de plusieurs siècles ! À la Renaissance, la ville de Lyon est fortement influencée par l’Italie. Banquiers et riches commerçants prennent d’assaut le Vieux-Lyon pour y construire à tour de bras. Résultat ? Cinq siècles plus tard c’est l’un des plus grands quartiers Renaissance d’Europe, au coude à coude avec Venise.
Mais dans les années 1960, ce sont surtout les gratte-ciels qui ont la cote… Heureusement, le ministre de la Culture, André Malraux, prend très à cœur la sauvegarde de la mémoire des villes. Lorsqu’il entend parler des menaces qui pèsent sur le Vieux-Lyon, il vient juste de faire voter la « loi Malraux ». Le texte encourage les propriétaires d’immeubles anciens dans des quartiers classés à restaurer plutôt que détruire. En échange, ils bénéficient d’avantages fiscaux non négligeables. In extremis, il signe donc un arrêté ministériel pour classer le quartier « secteur sauvegardé » et le sauver de la démolition ! Ce sera le tout premier d’une longue série. Eh oui ! c’est aussi à cette loi que l’on doit, entre autres, la sauvegarde du centre-ville de Bordeaux et du Vieux-Lille.